TDAH et intestin irritable : un lien inattendu révélé par la science récente

17 juin 2025
Rédigé par Anna

Curieuse, bienveillante et à l’écoute, j'aime partager des contenus accessibles, documentés et inspirants pour aider chacun à mieux comprendre son corps, son esprit, et les liens qui les unissent. 

Cerveau et intestin semblaient jusqu’ici vivre séparément, sans échanges notables. Une étude récente remet en question cette idée en mettant en lumière un lien entre le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) et le syndrome de l’intestin irritable (SII, ou IBS en anglais). Que révèle cette connexion ?

Un lien surprenant : que dévoile la science sur le TDAH et le SII ?

Une méta-analyse récente montre que les personnes avec un TDAH présentent 1,63 fois plus de risques d’avoir un syndrome de l’intestin irritable que la population générale. Un écart significatif.

Analyse de l’association entre TDAH et SII

Les scientifiques ont examiné plusieurs études internationales. Le résultat : le SII apparaît plus fréquent chez les individus diagnostiqués avec un TDAH.

Cette corrélation claire ne permet pas pour autant d’affirmer une relation de cause à effet. Les spécialistes maintiennent que la causalité reste à démontrer.

Limites et nuances de l’étude

  • 50 % des études analysées proviennent d’Asie
  • Critères de diagnostic variables selon les recherches
  • Profils des participants hétérogènes

De plus, la présence fréquente d’anxiété ou de dépression, communes au TDAH et au SII, pourrait partiellement expliquer cette association. Ces éléments invitent à rester prudent dans l’interprétation.

Le cerveau et l’intestin : un échange permanent

L’étude de l’axe intestin-cerveau révèle un réseau complexe où le microbiote intestinal et le système nerveux central interagissent en continu.

Un déséquilibre du microbiote ?

Certains travaux suggèrent que les personnes avec un TDAH aborderaient un microbiote intestinal légèrement perturbé. Ce déséquilibre influencerait la santé mentale mais aussi la digestion.

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Les troubles digestifs et neuropsychiatriques partagent souvent cette caractéristique : un microbiote déséquilibré, générant une communication anormale entre intestin et cerveau.

Au-delà du TDAH et du SII : questionnements autour de l’axe intestin-cerveau

Cette problématique concerne aussi d’autres troubles, comme le spectre autistique ou les troubles anxieux, qui présentent des liens étroits avec la santé digestive.

Cette interaction pourrait devenir un pilier de la collaboration entre psychiatrie et gastro-entérologie.

TDAH et SII : éléments essentiels à connaître

Qu’est-ce que le TDAH ?

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité affecte en France environ 5 % des enfants, majoritairement des garçons, et persiste chez de nombreux adultes. Les symptômes principaux : inattention, impulsivité, hyperactivité.

La génétique intervient dans ce trouble, sans expliquer l’ensemble des cas. Les traitements standards intègrent :

  • Thérapies comportementales
  • Médicaments
  • Adaptation du mode de vie
  • Hygiène alimentaire

Le syndrome de l’intestin irritable : présentation

Le SII se manifeste par des douleurs abdominales, ballonnements, et des troubles du transit (diarrhée et/ou constipation). Environ 10 % de la population française serait concernée, principalement des femmes.

Les causes restent mal définies : hypersensibilité du côlon, troubles immunitaires, stress. Les approches thérapeutiques comprennent :

  • Régime pauvre en FODMAP
  • Gestion du stress
  • Probiotiques
  • Traitements spécifiques

Comorbidités et stratégies thérapeutiques : vers une approche combinée

Les deux pathologies partagent une prévalence élevée d’anxiété et de dépression. Cette triple association soulève des questions sur la frontière entre troubles psychiques et troubles digestifs.

Vers une prise en charge multidisciplinaire

Des méthodes alliant suivi psychologique, soutien diététique, adaptation du mode de vie et gestion de la douleur, via hypnose ou méditation pleine conscience, montrent des résultats encourageants.

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Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ont réduit l’intensité des symptômes chez des patients atteints à la fois de TDAH et de SII. L’intégration du suivi du microbiote (alimentation, probiotiques) offre aujourd’hui une piste prometteuse.

Focalisation sur les solutions intégratives

De nombreuses plateformes assurent désormais une coordination des soins impliquant :

  • psychiatres
  • gastro-entérologues
  • diététiciens

Avantages :

  • Suivi global
  • Prise en compte du stress et de l’alimentation
  • Optimisation du traitement médicamenteux

Limites :

  • Offre encore limitée
  • Coût potentiel
  • Organisation parfois complexe

La personnalisation des accompagnements paraît essentielle pour ne pas négliger aucun symptôme et améliorer la qualité de vie.

Notre avis : vigilance face à la question de causalité, tout en restant ouverts

Un diagnostic de TDAH ne signifie pas qu’un SII apparaîtra systématiquement. Néanmoins, ces données recommandent de surveiller la santé digestive chez les personnes concernées et d’éviter de compartimenter corps et esprit.

Pour professionnels et patients, l’écoute et la curiosité sont indispensables. Les prochaines recherches pourraient permettre la mise en place de protocoles intégrant microbiote, cerveau et bien-être psychologique. La collaboration entre psychiatrie et gastro-entérologie mérite une attention particulière à l’avenir.

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