Santé du cœur : pourquoi les hommes doivent plus bouger

5 novembre 2025
Rédigé par Anna

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On pense souvent que les règles du jeu sont les mêmes pour tous en matière de sport et de santé. Nous imaginons que les bénéfices sont universels. Pourtant, une étude fascinante vient bousculer nos certitudes et suggère qu’en matière de santé cardiovasculaire, hommes et femmes ne seraient pas logés à la même enseigne.

Et si les femmes tiraient plus de bénéfices de chaque minute d’effort que les hommes ? C’est la piste passionnante qu’ouvre une nouvelle recherche. Loin d’être une simple curiosité scientifique, cette découverte pourrait redéfinir notre approche de l’activité physique. Alors, que nous dit vraiment la science sur ce lien entre genre, exercice et santé du cœur ? C’est ce que nous allons voir ensemble.

L’activité physique : un bénéfice inégal selon le sexe ?

L’idée qu’une même dose d’exercice puisse avoir des effets différents sur le corps masculin et féminin est contre-intuitive. Pourtant, une étude d’envergure, publiée dans la revue Nature Cardiovascular Research, met en lumière des disparités significatives. Ces résultats pourraient bien expliquer pourquoi les stratégies de prévention des maladies cardiaques méritent d’être plus personnalisées.

Une recherche qui redéfinit la compréhension de l’activité physique

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données de plus de 85 000 participants issus de la UK Biobank. L’avantage de cette étude est sa précision : l’activité physique n’était pas simplement déclarée, mais mesurée objectivement grâce à des trackers d’activité portés au poignet.

L’objectif était de comparer l’impact de l’exercice sur le risque de développer une maladie coronarienne (comme l’athérosclérose) chez les hommes et les femmes. Le verdict est sans appel : les femmes semblent obtenir une meilleure « rentabilité » de leurs efforts. Pour une durée d’exercice équivalente, la réduction du risque cardiovasculaire est plus importante chez elles. Cela suggère que leur corps réagit de manière plus efficace, ou du moins différente, à la stimulation physique.

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Des chiffres éloquents

Pour bien comprendre l’ampleur de cette différence, penchons-nous sur les chiffres. Les recommandations officielles, comme celles de l’American Heart Association, préconisent au moins 150 minutes d’activité modérée à vigoureuse par semaine. Selon l’étude, les femmes qui atteignent cet objectif réduisent leur risque de maladie coronarienne de 22 %. Chez les hommes, cette même durée d’effort n’entraîne qu’une baisse de 17 %.

L’écart se creuse encore lorsque l’on augmente l’intensité. Pour atteindre une réduction du risque de 30 %, une femme n’a besoin « que » de 250 minutes d’exercice par semaine. Pour obtenir un bénéfice similaire, un homme devrait, lui, y consacrer plus du double de temps : 530 minutes ! La différence est énorme. Chez les personnes souffrant déjà d’une maladie cardiaque, l’activité physique réduit le risque de mortalité de 70 % chez les femmes, contre seulement 19 % chez les hommes.

Pourquoi cette divergence entre hommes et femmes ?

Face à des chiffres aussi marqués, une question se pose : comment expliquer cet écart ? Plusieurs pistes sont explorées par les scientifiques, allant de la biologie hormonale aux comportements sociaux. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour adapter les messages de santé publique.

L’influence des hormones : le rôle de l’œstrogène

L’une des hypothèses les plus solides repose sur le rôle des hormones, et plus particulièrement de l’œstrogène. Cette hormone, majoritairement féminine, est connue pour ses effets protecteurs sur le système cardiovasculaire. Elle contribue à la souplesse des artères et à la régulation du cholestérol.

Il est possible que l’exercice physique interagisse avec cet environnement hormonal favorable, amplifiant les bienfaits pour le cœur chez les femmes. La baisse d’œstrogène à la ménopause, qui coïncide avec une augmentation du risque cardiaque, vient d’ailleurs appuyer cette théorie.

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Le paradoxe du « gender gap » et l’activité

C’est là que réside un paradoxe fascinant. Alors que les femmes tirent plus de bénéfices de l’exercice, les statistiques montrent qu’elles sont, en moyenne, moins actives que les hommes. À l’échelle mondiale, l’inactivité physique est environ 5 % plus élevée chez les femmes. Aux États-Unis, par exemple, 43 % des hommes atteignent les recommandations, contre seulement 33 % des femmes.

Ce « fossé de genre » dans la pratique sportive s’explique par de multiples facteurs sociaux et culturels. Les contraintes de temps liées au travail, mais aussi à la charge des responsabilités familiales et domestiques, pèsent souvent plus lourdement sur les femmes. Trouver du temps pour soi et pour son bien-être devient alors un véritable défi.

Optimiser sa routine sportive : nos conseils pratiques

Ces nouvelles informations sont passionnantes, mais elles peuvent aussi sembler déroutantes. Faut-il que les hommes se mettent à courir des marathons chaque semaine ? Les femmes peuvent-elles se contenter de moins d’efforts ? Pas si vite. Le message principal des experts reste plus nuancé et, surtout, universel.

Faut-il modifier les recommandations actuelles ?

Pour l’instant, les spécialistes s’accordent à dire qu’il est prématuré de créer des recommandations d’activité physique différentes pour les hommes et les femmes. La priorité absolue reste la même pour tous : lutter contre la sédentarité. Aux États-Unis, moins de la moitié des adultes atteignent le seuil minimum de 150 minutes par semaine.

L’objectif numéro un est donc d’encourager tout le monde, homme ou femme, à intégrer ce minimum vital au quotidien. Avant de penser à optimiser, il faut déjà construire une base solide et régulière.

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Intégrer plus d’activité au quotidien : nos astuces

Que vous soyez un homme cherchant à maximiser les bienfaits pour votre cœur ou une femme jonglant avec un emploi du temps chargé, l’enjeu est le même : faire de l’activité physique une habitude durable. Voici quelques astuces simples pour y parvenir :

  • Commencez petit, mais soyez constant. Plusieurs courtes promenades de 10 minutes durant la journée sont tout aussi efficaces qu’une seule séance de 30 minutes. La régularité est essentielle.
  • Élargissez votre définition de « l’exercice ». Le sport ne se limite pas à la salle de gym. Jardiner, faire le ménage de manière énergique, danser dans son salon ou prendre les escaliers sont autant de moyens de bouger.
  • Trouvez du plaisir. L’activité physique ne doit pas être une corvée. Choisissez quelque chose que vous aimez vraiment : une balade en forêt, un cours de zumba, une partie de vélo en famille… Le plaisir est le meilleur moteur de la motivation.
  • Intégrez le mouvement à vos trajets. Pour les courtes distances, laissez la voiture au garage. Optez pour la marche ou le vélo. C’est bon pour votre cœur, votre portefeuille et la planète.

Si la science révèle des différences biologiques intrigantes entre hommes et femmes face à l’effort, le message de fond ne change pas : bouger est l’une des meilleures choses que nous puissions faire pour notre santé cardiovasculaire. Cette étude ne doit pas être vue comme une excuse pour en faire moins, mais plutôt comme une motivation supplémentaire à comprendre et à écouter notre corps. L’essentiel est de trouver son propre rythme et de faire de l’activité physique une alliée de long terme.

Et vous, quelle est votre astuce préférée pour rester actif ou active au quotidien ? Partagez vos idées les commentaires !

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