Vous voyez ces lettres colorées sur le devant des emballages et vous vous demandez comment vraiment lire le Nutri-Score pour mieux manger ? Bonne nouvelle : en quelques réflexes, on peut s’en servir comme d’une boussole. Ici, on vous explique simplement le système, son évolution en 2025, ses limites, et surtout comment l’utiliser au quotidien pour des choix plus malins.
Comprendre le Nutri-Score : pourquoi il guide vos achats
Une boussole colorée en rayon
Le Nutri-Score est un étiquetage nutritionnel apposé sur la face avant des emballages. Il classe les produits de A (vert foncé) à E (rouge). L’idée est simple : permettre une comparaison des produits d’un même rayon en un coup d’œil, et orienter vers une alimentation équilibrée sans sortir la calculette.
Un outil adopté en Europe
Mis en place en France en 2017, il s’est diffusé dans plusieurs pays européens, dont Allemagne, Belgique, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas et Suisse. Ce déploiement renforce un langage commun sur la qualité nutritionnelle, utile quand on voyage ou qu’on achète des marques internationales.
Comment la note est calculée
La note résulte d’un équilibre entre éléments à limiter et éléments à valoriser :
- À limiter : énergie, sucres, acides gras saturés, sel
- À valoriser : fibres, protéines, fruits, légumes et légumineuses
Ce n’est pas un jugement moral, mais un score de comparaison nutritionnelle. On compare donc des produits comparables — par exemple deux pains ou deux céréales — et non une huile avec un yaourt.
Ce qui a évolué depuis mars 2025
Un algorithme renforcé
Depuis le 14 mars 2025, un nouvel algorithme affine le calcul. Il pénalise davantage le sel, les sucres, les acides gras saturés et les calories, et valorise plus les fibres, les protéines et la part de fruits et légumes. Objectif : refléter plus fidèlement la qualité nutritionnelle réelle des produits et encourager des recettes mieux équilibrées.
Impact sur certaines familles de produits
Concrètement, certains produits sucrés peuvent perdre une lettre, en particulier s’ils contiennent peu de fibres. À l’inverse, des recettes plus riches en légumineuses ou en céréales complètes peuvent progresser.
Les fromages fortement salés et gras sont parfois davantage pénalisés, tandis que des produits riches en fibres ou en fruits gagnent du terrain. Le message ? Les détails de composition comptent encore plus.
Lire le Nutri-Score au quotidien : gestes simples
Trois réflexes rapides en magasin
- Comparer au sein d’un même rayon : entre deux biscuits, un C sera souvent un meilleur choix qu’un D.
- Vérifier la table nutritionnelle au dos : sucres, sel et fibres vous donnent le détail.
- Varier les produits : même un produit A ne remplace pas des fruits, des légumes et des plats faits maison.
Swaps malins pour la semaine
- Petit‑déjeuner : passer de céréales très sucrées à des flocons d’avoine ou un muesli sans sucres ajoutés.
- Yaourts : un yaourt nature agrémenté de fruits frais plutôt qu’un dessert lacté aromatisé.
- Charcuterie : choisir un jambon avec moins de sel et sans sucre ajouté.
➡️ On garde le plaisir, on gagne en qualité nutritionnelle.
Sauces, boissons et produits quotidiens
- Sauces : une purée de tomate nature dépasse souvent un ketchup sucré.
- Boissons : l’eau, nature ou légèrement aromatisée sans sucres, surclasse presque toujours les sodas.
- Produits panés : un filet de poisson nature fera mieux qu’un pané riche en huile et en chapelure.
- Pain : les pains complets, plus riches en fibres, obtiennent souvent un meilleur score que le pain blanc.
Et quand l’étiquette frontale manque ?
Tous les produits n’affichent pas encore l’étiquetage. Dans ce cas, fiez‑vous à la liste d’ingrédients (la plus courte et compréhensible possible) et au tableau nutritionnel. Cherchez des fibres, surveillez sucres, sel et acides gras saturés.
Mon astuce préférée : viser des produits bruts ou peu transformés, qui « se cuisinent » plus qu’ils ne se déballent. ✅ Simple et efficace.
Les limites à garder en tête
Additifs, ingrédients et cuisson
Le Nutri-Score n’intègre pas la présence d’additifs, la qualité des ingrédients ou les méthodes de cuisson. Deux produits avec la même lettre peuvent donc différer sur ces aspects. Il ne remplace pas une lecture attentive ni votre bon sens.
Si la liste d’ingrédients est longue et truffée d’additifs, préférez une alternative plus simple, même à score équivalent.
Bio, local et ultra‑transformé
Bio ou local ne rime pas automatiquement avec meilleur score, et le Nutri-Score n’évalue pas l’impact environnemental. Un produit bio très sucré restera mal classé. À l’inverse, un produit non bio peut avoir une bonne qualité nutritionnelle.
Enfin, l’outil ne mesure pas directement le degré d’ultra‑transformation. Gardez ces critères dans votre réflexion de consommation responsable.
Comparer ce qui est comparable
Comparer un fromage avec une boisson végétale n’a pas de sens. Servez‑vous du Nutri-Score pour départager des produits d’une même famille, puis complétez avec vos besoins personnels (apport en calcium, protéines, etc.).
Si vous consommez peu de fromage mais de bonne qualité, un D occasionnel peut s’intégrer à une alimentation équilibrée. C’est l’ensemble de l’assiette qui compte.
Ce que la révision 2025 change pour vos courses
Des repères plus fiables
La révision 2025 resserre les mailles du filet : les produits trop salés, sucrés ou gras sont mieux différenciés, tandis que les recettes riches en fibres, en légumineuses, fruits et légumes sont mieux valorisées. Résultat : la comparaison des produits devient plus pertinente pour les petits déjeuners, les snacks et les plats préparés.
Effets attendus
De nombreux fabricants ajustent leurs recettes pour rester compétitifs sur l’étiquette frontale. Les associations de consommateurs y voient un levier d’amélioration continue. Ce n’est pas parfait, mais quand l’offre s’ajuste, le caddie s’en ressent.
Les consommateurs peuvent accompagner ce mouvement par des choix simples : plus de fibres, moins de sucres et de sel, et des portions maîtrisées.
Le Nutri-Score est un bon guide pour comparer rapidement et orienter vers de meilleurs achats. Il s’appuie sur un équilibre entre nutriments à limiter et à favoriser, et sa révision de mars 2025 renforce sa pertinence.
Ses limites existent : additifs, ingrédients, cuisson et environnement ne sont pas pris en compte. Bien utilisé, il vous fait gagner du temps… et de la qualité dans l’assiette.
Envie que l’on creuse un rayon en particulier (céréales, yaourts, pizzas, boissons) avec un avant/après de l’algorithme 2025 et des idées de swaps concrets ? Dites‑nous en commentaire ce qui vous aiderait le plus pour vos prochaines courses.