Médicaments GLP-1 : un risque inédit de DMLA humide après deux ans de traitement

8 juin 2025
Rédigé par Anna

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Depuis quelque temps, les médicaments de la famille des GLP-1 (comme Ozempic ou Wegovy) connaissent un fort succès, notamment pour la gestion du diabète de type 2 et la perte de poids. Toutefois, une nouvelle étude met en lumière un effet secondaire inattendu : un lien possible avec la DMLA humide, une forme sévère de dégénérescence maculaire.

S’agit-il d’un risque réel ou d’une simple coïncidence ? Ce dossier fait le point sur cette découverte, ses conséquences et les adaptations pour les patients et leurs médecins.

Comprendre la DMLA humide et les GLP-1

La DMLA humide : définition et impacts

La DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) représente une des principales causes de perte de vision irréversible chez les personnes âgées. Elle comporte deux formes : la forme « sèche », plus fréquente et évoluant lentement, et la forme « humide » (ou néovasculaire), moins courante mais beaucoup plus agressive.

Dans la DMLA humide, des vaisseaux sanguins anormaux se développent sous la rétine. Ceux-ci entraînent des hémorragies ou des œdèmes, provoquant une perte rapide de la vision centrale.

Les symptômes incluent des déformations des lignes, des taches sombres au centre du champ visuel, ainsi que des difficultés à lire ou reconnaître les visages. Cette pathologie exige une attention particulière.

Les médicaments GLP-1 : bénéficiaires et utilité

Les agonistes du récepteur GLP-1 (glucagon-like peptide-1) ont pris une place importante dans la prise en charge du diabète de type 2. Leur principal avantage réside dans la stimulation de la production d’insuline, la réduction de l’appétit, ainsi que l’aide à la perte de poids.

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Ozempic et Wegovy, contenant la même molécule active, le sémaglutide, sont parmi les plus connus. Ces traitements s’adressent non seulement aux patients diabétiques, mais aussi à ceux en suroît exposés à un risque cardiovasculaire. Leur popularité a conduit à parler d’une profonde transformation métabolique.

Une étude canadienne qui modifie la compréhension

Analyse de près de 140 000 dossiers : un signal à examiner

Des chercheurs canadiens ont analysé près de 140 000 dossiers de patients diabétiques en Ontario. Environ un tiers des patients recevait un traitement par GLP-1, majoritairement du sémaglutide. Leur objectif : évaluer l’impact de ces médicaments sur la santé oculaire, et plus précisément sur l’apparition de la DMLA humide.

Leur observation révèle que le risque de développer cette pathologie augmente chez les utilisateurs, principalement après 18 à 30 mois (environ 1 an et 6 mois à 2 ans et 6 mois) de traitement. Concrètement, le risque relatif de DMLA humide double après 18-30 mois (environ 1 an et 6 mois à 2 ans et 6 mois) et triple au-delà de 30 mois (2 ans et 6 mois), comparé aux patients non traités.

Interprétation des chiffres : un risque faible mais à suivre

Pour mettre ces données en perspective, seulement 0,2 % des patients sous GLP-1 ont développé une DMLA humide, contre 0,1 % chez les non-utilisateurs.

Ce risque reste donc limité en valeur absolue, mais l’augmentation relative du risque reste significative. Ces résultats incitent à un suivi attentif.

L’étude souligne également un effet de type « dose-réponse » : plus la durée de traitement augmente, plus le risque s’élève. Pourtant, le lien de causalité directe n’est pas confirmé et d’autres facteurs peuvent influencer ces résultats.

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Mécanismes évoqués et réévaluation de la balance bénéfices/risques

Hypothèses scientifiques actuelles

La raison possible de l’effet sur la rétine réside dans la baisse rapide du taux de glucose sanguin, qui pourrait provoquer un déficit d’oxygène dans cette zone.

L’hypoxie ainsi créée favorise la croissance de vaisseaux anormaux, responsables de la DMLA humide.

D’autres publications mentionnent aussi des liens entre GLP-1 et certaines affections oculaires, telles que la rétinopathie diabétique ou la neuropathie optique ischémique. Néanmoins, les conclusions varient selon les études.

Bénéfices importants face aux nouveaux risques identifiés

Les avantages des GLP-1 restent considérables : amélioration du contrôle glycémique, perte de poids et diminution du risque cardiovasculaire. Pour nombre de patients, ces atouts l’emportent encore nettement sur les risques oculaires.

Cependant, ce nouvel effet potentiel impacte la prise en charge, surtout chez les patients âgés ou avec une fragilité ophtalmologique préexistante.

Cette situation appelle à une personnalisation de la prise en charge. L’enjeu n’est pas l’arrêt brutal des traitements, mais une information renforcée des patients et un suivi ophtalmologique accru.

Avantages Inconvénients / résultats de l’étude
  • Meilleur contrôle de la glycémie
  • Perte de poids régulière
  • Diminution du risque cardiaque
  • Bonne tolérance chez la majorité des patients
  • Risque de DMLA humide doublé à triplé (relatif)
  • Nécessité d’un suivi ophtalmologique renforcé
  • Données à confirmer (manque de recul)

Pour les patients : vigilance et suivi régulier

Symptômes à identifier

Pour les patients sous traitement GLP-1, la vigilance visuelle reste de mise.

L’apparition de taches sombres au centre de la vue, des déformations ou des gênes à la lecture doivent provoquer une consultation rapide chez un ophtalmologiste. Ces situations demeurent cependant rares.

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Un suivi ophtalmologique annuel paraît justifié, surtout en cas d’antécédents rétiniens.

Recommandations des spécialistes

À ce stade, il n’existe pas d’interdiction systématique de ces traitements. Néanmoins, une surveillance particulière s’impose chez les patients de plus de 65 ans et ceux présentant des facteurs de risque ophtalmologiques.

Les professionnels insistent sur l’importance d’un dialogue entre patient et médecin ainsi que sur une information claire concernant les bénéfices et limites des traitements.

L’échange d’informations et la mise à jour régulière des recommandations constituent une base essentielle dans la gestion thérapeutique.

Perspectives : vers des traitements plus sécurisés ?

La recherche pharmaceutique progresse rapidement afin de développer de nouveaux analogues du GLP-1 préservant les bénéfices métaboliques sans nuire à la santé oculaire.

Plusieurs essais cliniques explorent actuellement les mécanismes impliqués. Ces avancées permettront probablement une meilleure adaptation des traitements et une réduction des effets secondaires.

Quel est votre avis sur ces nouveaux risques ? Serait-il envisageable d’adopter une autre solution pour protéger votre vue ? La décision appartient à chacun.

L’étude met en lumière un risque accru de DMLA humide chez les patients traités par GLP-1, bien que ce risque reste faible en termes absolus. Les bénéfices métaboliques de ces médicaments demeurent majeurs, mais la nécessité d’un suivi ophtalmologique renforcé apparaît. La personnalisation de la prise en charge, l’information des patients et la recherche de traitements plus sûrs constituent les voies à privilégier pour améliorer la qualité de vie et la sécurité thérapeutique.

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