Cancer colorectal : le lien inquiétant avec les aliments ultra-transformés

16 novembre 2025
Rédigé par Anna

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Une alimentation saine est l’une des clés de notre bien-être. Pourtant, nos vies pressées nous poussent souvent vers des solutions rapides et pratiques.

Plats préparés, céréales du petit-déjeuner, sodas… Ces produits, qualifiés d’aliments ultra-transformés (AUT), envahissent nos supermarchés et nos assiettes. Sont-ils aussi inoffensifs qu’ils en ont l’air ?

Une nouvelle étude vient bouleverser nos certitudes, suggérant un lien préoccupant entre une forte consommation de ces aliments et un risque accru de développer un cancer colorectal avant 50 ans, en particulier chez les femmes. Alors que les cas de ce cancer augmentent chez les plus jeunes, cette recherche nous invite à examiner de plus près le contenu de notre caddie. Décryptons ce que cela signifie pour notre santé et comment nous pouvons agir.

Les aliments ultra-transformés : Une alerte pour les jeunes femmes

Les scientifiques s’interrogeaient depuis des années sur les raisons de la hausse des cancers colorectaux chez les adultes de moins de 50 ans. Une étude d’envergure, publiée dans la prestigieuse revue JAMA Oncology, apporte un éclairage nouveau et pointe du doigt notre alimentation moderne.

Les résultats de la recherche : Un signal fort

Les chercheurs ont suivi la santé et les habitudes alimentaires de plus de 29 000 infirmières sur une période de plus de vingt ans. Les résultats sont frappants : les femmes de moins de 50 ans qui consommaient le plus d’aliments ultra-transformés (environ 10 portions par jour) présentaient un risque 45 % plus élevé de développer des polypes précancéreux par rapport à celles qui en consommaient le moins (environ 3 portions par jour). C’est une différence notable qui demande notre attention.

Cette association confirme les soupçons que de nombreux experts avaient déjà. Elle renforce l’idée que notre mode de vie, et plus particulièrement notre régime alimentaire, joue un rôle déterminant dans le développement de certaines maladies, même à un jeune âge.

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Polype précancéreux : De quoi parle-t-on ?

Pour comprendre la portée de cette découverte, il est essentiel de savoir ce qu’est un polype. Il s’agit d’une petite croissance qui se forme sur la paroi interne du côlon ou du rectum.

La plupart sont bénins, mais certains, appelés adénomes, sont considérés comme précancéreux. Cela signifie qu’avec le temps, ils peuvent se transformer en cancer.

L’étude a spécifiquement montré un lien entre les AUT et ces adénomes. Détecter et retirer ces polypes à temps est l’un des meilleurs moyens de prévenir le cancer colorectal. Cette recherche suggère ainsi qu’une alimentation de mauvaise qualité pourrait favoriser l’apparition de ces premières lésions.

Aliments ultra-transformés : Définition et identification

Le terme peut paraître technique, mais il recouvre des produits que nous connaissons tous très bien. Il est essentiel de savoir les identifier pour faire des choix plus éclairés.

L’industrie alimentaire au-delà de la simple préparation

Un aliment ultra-transformé n’est pas juste un aliment qui a été cuit ou mis en conserve. Il s’agit de formulations industrielles, fabriquées à partir d’ingrédients qui ont subi de multiples transformations. Pensez aux pains de mie industriels, à la plupart des céréales du petit-déjeuner (surtout les plus sucrées), aux biscuits, aux sodas, aux plats surgelés, aux saucisses, aux yaourts aromatisés ou encore aux sauces en pot.

Leur particularité ? Une longue liste d’ingrédients, incluant souvent des additifs comme des colorants, des émulsifiants, des arômes artificiels et des conservateurs. Ces substances visent à rendre le produit plus appétissant, plus stable et à prolonger sa durée de conservation.

Un déséquilibre nutritionnel profond : Le vrai problème

Le principal reproche fait aux AUT est leur faible qualité nutritionnelle. Ils sont généralement riches en sucres ajoutés, en graisses saturées et en sel, tout en étant pauvres en nutriments essentiels comme les fibres, les vitamines, les minéraux et les polyphénols.

Ce déséquilibre est au cœur de la problématique. Ces aliments apportent des calories « vides » et nous privent des composés protecteurs que l’on trouve en abondance dans les aliments frais et peu transformés comme les fruits, les légumes et les grains entiers.

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Comment les AUT affectent-ils notre organisme ?

Les experts avancent plusieurs hypothèses pour expliquer l’impact négatif des aliments ultra-transformés sur notre santé intestinale. Leur action est probablement un mélange complexe de plusieurs facteurs délétères.

Un environnement intestinal perturbé

Notre intestin abrite des milliards de bactéries qui forment le microbiote intestinal, un écosystème essentiel à notre santé. Les ingrédients présents dans les AUT, notamment les additifs comme les émulsifiants et les édulcorants artificiels, pourraient perturber cet équilibre fragile.

Cette perturbation peut entraîner une inflammation chronique de la paroi intestinale. Or, une inflammation persistante est reconnue comme un facteur de risque majeur dans le développement de nombreux cancers, y compris le cancer colorectal. Une alimentation riche en AUT pourrait créer un environnement pro-inflammatoire dans notre côlon, favorisant l’apparition de lésions.

Le lien avec le surpoids et l’obésité

Un autre mécanisme bien connu est l’impact des AUT sur notre poids. Ces aliments sont souvent conçus pour être « hyper-appétents », ce qui nous pousse à en manger plus que nécessaire. Leur faible teneur en fibres et en protéines fait aussi qu’ils nous rassasient moins longtemps.

Cette surconsommation énergétique mène facilement à une prise de poids, voire à l’obésité, qui est elle-même un facteur de risque majeur et indépendant du cancer colorectal. Les AUT agissent donc sur deux fronts : directement sur l’intestin et indirectement via la prise de poids.

Agir au quotidien : Des stratégies pour réduire les risques

Face à ce constat, il s’agit de reprendre le contrôle de notre alimentation. La bonne nouvelle, c’est que des changements simples et progressifs peuvent faire une grande différence.

L’équilibre avant l’interdiction : La règle du 90/10

L’objectif n’est pas de bannir à tout jamais le moindre biscuit industriel. L’idéal est de viser l’équilibre.

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Comme le suggèrent certains nutritionnistes, la règle du 90/10 est un bon point de départ : s’efforcer de manger des aliments sains et peu transformés 90 % du temps, et s’autoriser des plaisirs plus occasionnels les 10 % restants. Le problème n’est pas la pizza surgelée une fois par mois, mais plutôt quand elle devient un repas régulier plusieurs fois par semaine.

Les fondamentaux d’une alimentation protectrice

Les recommandations de l’American Cancer Society sont un excellent repère. Elles encouragent une alimentation riche en aliments d’origine végétale. Privilégiez :

  • Une grande variété de légumes et de fruits, de toutes les couleurs.
  • Des grains entiers (pain complet, riz brun, quinoa) plutôt que des produits raffinés.
  • Des sources de protéines maigres.

Parallèlement, il est conseillé de limiter la consommation de viandes rouges et transformées (charcuterie), de boissons sucrées, de produits céréaliers raffinés et, bien sûr, d’alcool.

Au-delà de l’assiette : L’importance du mode de vie global

L’alimentation est un pilier, mais elle s’inscrit dans un mode de vie global. Maintenir un poids de forme et pratiquer une activité physique régulière sont deux autres leviers puissants pour réduire votre risque de cancer colorectal. Bouger plus et réduire le temps passé assis sont des habitudes tout aussi importantes que de bien manger.

Cette étude nous rappelle une vérité essentielle : nous sommes ce que nous mangeons. Loin d’être un message alarmiste, c’est une invitation à devenir plus conscients de nos choix alimentaires. Réduire la part des aliments ultra-transformés au profit de produits frais et cuisinés maison n’est pas seulement un geste pour notre ligne, mais un véritable investissement pour notre santé à long terme.

Et vous, quelle place les aliments ultra-transformés occupent-ils dans votre quotidien ? Avez-vous déjà pensé à réduire leur consommation ?

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