Symptômes de la bipolarité : reconnaître les montagnes russes

14 octobre 2025
Rédigé par Anna

Curieuse, bienveillante et à l’écoute, j'aime partager des contenus accessibles, documentés et inspirants pour aider chacun à mieux comprendre son corps, son esprit, et les liens qui les unissent. 

Vivre des hauts extrêmes suivis de bas abyssaux. Cette image de montagnes russes émotionnelles est souvent utilisée pour décrire le trouble bipolaire. Mais au-delà de la métaphore, quels sont les signes concrets qui se cachent derrière cette maladie complexe de la régulation de l’humeur ?

Comprendre les symptômes de la bipolarité est la première étape, déterminante, pour mettre des mots sur un mal-être et s’orienter vers les bonnes solutions.

Cet article vise à décortiquer ensemble, de manière claire et bienveillante, les différentes facettes de ce trouble. L’objectif n’est pas de poser un diagnostic, mais de vous donner les clés pour mieux identifier les signaux d’alerte, que ce soit pour vous-même ou pour un proche.

L’Euphorie et l’Excès : Comprendre la Phase Maniaque ou Hypomaniaque

Le premier pôle du trouble bipolaire est caractérisé par une élévation anormale de l’humeur et de l’énergie. C’est un état qui peut sembler grisant au premier abord, mais qui devient rapidement incontrôlable et destructeur.

Énergie Débordante et Sommeil Réduit : Les Signaux Clairs

Imaginez vous sentir capable de conquérir le monde, de courir un marathon après une nuit blanche. Durant une phase maniaque, la personne ressent une énergie physique et mentale surabondante. Le besoin de sommeil diminue drastiquement, passant parfois à seulement deux ou trois heures par nuit sans ressentir la moindre fatigue le lendemain.

Euphorie, Irritabilité et Logorrhée : Quand les Pensées S’Emballent

L’humeur est exaltée, euphorique, ou parfois très irritable. Les pensées fusent à toute vitesse, passant d’une idée à l’autre sans transition logique. Ce phénomène se manifeste souvent par un besoin irrépressible de parler (logorrhée) : la personne parle vite, beaucoup, et il est difficile de l’interrompre.

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Confiance Démesurée et Comportements à Risque : Les Dangers

L’estime de soi est décuplée, menant à une confiance en soi excessive et à une perte totale d’inhibition. La personne s’engage dans de multiples projets grandioses et irréalistes. Notamment, elle peut adopter des comportements à risque avec des conséquences potentiellement graves : dépenses compulsives, investissements hasardeux, conduite dangereuse ou encore hypersexualité.

Manie vs Hypomanie : Distinguer les Niveaux d’Intensité

Il est essentiel de distinguer la manie de l’hypomanie.

  • L’épisode de manie est intense et sévère, provoquant une rupture nette avec le fonctionnement habituel et nécessitant presque toujours une hospitalisation.
  • L’hypomanie est une version plus modérée : les symptômes sont les mêmes, mais moins intenses. La personne reste fonctionnelle, bien que son entourage remarque un changement de comportement évident.

La Chute : Quand la Phase Dépressive Assombrit Tout

Après le sommet vient la chute. La phase dépressive du trouble bipolaire n’est pas une simple déprime passagère, mais un état de souffrance profonde qui constitue le miroir inversé de la phase maniaque.

Tristesse Envahissante et Anhédonie : Le Vide Intérieur

Le symptôme central est une tristesse envahissante, un sentiment de vide intérieur qui dure toute la journée, presque tous les jours. La personne perd tout intérêt et tout plaisir (anhédonie) pour les activités qu’elle aimait auparavant, que ce soit voir ses amis, pratiquer un hobby ou même travailler.

Fatigue Extrême et Troubles Physiques : Le Corps Épuisé

L’énergie inépuisable de la manie laisse place à une fatigue extrême, un épuisement qui n’est pas soulagé par le repos. Des troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie) et de l’appétit (perte ou prise de poids significative) sont également très fréquents, accompagnés de douleurs diffuses et d’un ralentissement général des gestes et de la parole.

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Pensées Négatives et Dévalorisation : La Spirale Sombre

La phase dépressive est marquée par des pensées sombres et récurrentes. La personne se sent nulle, coupable de tout, et a une vision très pessimiste de l’avenir. Dans les cas les plus sévères, cette souffrance morale peut mener à des idées suicidaires, qui doivent impérativement être prises au sérieux.

Les Variantes du Trouble Bipolaire : Type 1, Type 2 et Cyclothymie

Tous les troubles bipolaires ne se manifestent pas de la même manière. La psychiatrie distingue principalement trois grandes catégories, en fonction de l’intensité et de la nature des épisodes.

Trouble Bipolaire de Type 1 : La Manie en Première Ligne

Il est défini par la survenue d’au moins un épisode de manie franche. La personne a généralement connu également des épisodes dépressifs majeurs, mais c’est la présence de la manie qui caractérise ce type.

Trouble Bipolaire de Type 2 : L’Hypomanie et la Dépression

Ici, la personne alterne entre des épisodes d’hypomanie (la forme modérée de l’euphorie) et des épisodes dépressifs majeurs. Il n’y a jamais d’épisode de manie complète. Ce type est parfois plus difficile à diagnostiquer, car l’hypomanie peut être perçue comme une période de « bien-être » ou de grande productivité.

Le Trouble Cyclothymique : Une Instabilité Chronique de l’Humeur

Il s’agit d’une forme chronique mais moins sévère du trouble. La personne connaît pendant au moins deux ans de nombreuses périodes avec des symptômes hypomaniaques et des symptômes dépressifs, mais sans que ceux-ci soient suffisamment intenses pour caractériser un épisode complet. C’est une instabilité de l’humeur quasi permanente.

L’Importance Déterminante du Diagnostic Professionnel

Face à cette liste de symptômes, la tentation de l’auto-diagnostic est grande. Pourtant, il est essentiel de résister. Se reconnaître dans certains signes ne signifie pas nécessairement que l’on souffre d’un trouble bipolaire.

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De nombreuses autres conditions médicales ou psychologiques peuvent présenter des symptômes similaires.

Le rôle du psychiatre est déterminant pour poser un diagnostic fiable. Il mènera une évaluation complète, explorera l’histoire personnelle et familiale, et écartera d’autres pistes (comme la dépression classique, le TDAH ou un trouble de la personnalité). C’est une étape non négociable pour accéder à une prise en charge adaptée et efficace.

➡️ En cas de doute, pour vous ou pour un proche, le premier réflexe doit toujours être de consulter un médecin généraliste ou un psychiatre.

Identifier les symptômes de la bipolarité est la première étape déterminante sur le chemin du rétablissement. Comprendre que ces variations extrêmes de l’humeur ne sont pas des traits de caractère mais les manifestations d’une maladie est à la fois libérateur et porteur d’espoir.

En effet, le trouble bipolaire est une maladie qui se soigne. Grâce à une prise en charge combinant généralement un traitement médicamenteux (régulateurs de l’humeur), une psychothérapie et une bonne hygiène de vie, il est tout à fait possible de maîtriser ces montagnes russes et de mener une vie pleine et équilibrée.

Avez-vous déjà été confronté à ces variations d’humeur, pour vous ou pour un proche ? Partagez votre expérience en commentaire si vous le souhaitez.

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